À l'école et autour de l'école | Avec les citoyens
07 janvier 2022
Annie Olier, présidente de la Ligue de l’enseignement 35, nous parle du report des Rencontres Nationales de l’Éducation
Pourquoi les RNE, prévues les 12 et 13 janvier 2022, sont-elles reportées ?
Le comité éditorial, qui comprend des représentants de la ville de Rennes, de la Ligue nationale et de la fédération d’Ille et Vilaine, a jugé plus sage ce report compte tenu de l’évolution de la situation sanitaire.
Nous risquions en effet d’être confrontés à des défections chez les intervenants comme les participants ou à une jauge frustrante voire à une annulation imposée avec des conséquences financières importantes.
Quelles sont les perspectives pour les RNE ?
Afin de maintenir la dynamique de ces rencontres, nous avons organisé en distanciel le mercredi 12 janvier une table ronde réunissant Dominique COTTEREAU, coordinatrice du réseau d’éducation à l’environnement en Bretagne et Frédérique CHLOUS, professeur au Muséum national d’histoire naturelle. Elle a pour titre : « Pour une approche sensible de l’éducation, dialogue sur le vivant ».
Le comité éditorial va prochainement décider les dates auxquelles seront reprogrammées les RNE en 2022, une information sera ensuite diffusée à ce sujet.
Pourriez-vous faire un retour sur les différentes préconférences organisées en amont de ces rencontres ?
Nous avons eu le plaisir d’entendre Marie-Rose MORO, pédopsychiatre et psychanalyste, qui dirige la Maison de Solenn à l’hôpital Cochin à Paris et enseigne à l’université Paris-Descartes. Elle est intervenue sur le thème : « Approches transculturelles et plurilinguisme, enjeux éducatifs pour une école inclusive » qui fait écho à deux thématiques des RNE 2022 : « Le plurilinguisme, un levier pour transformer le rapport aux familles et les pratiques éducatives » et « Quelles transformations pour une école inclusive ? ». Pionnière de la consultation transculturelle pour les enfants de migrants, elle s’intéresse à leur réussite scolaire et prône la transmission tout comme la valorisation de la langue maternelle, de nature à favoriser l’accès au français pour les jeunes. Elle insiste sur le fait que tous les bilinguismes ou plurilinguismes sont bons pour les enfants et considère les différences linguistiques et culturelles non comme des obstacles mais une richesse, source de créativité. Elle plaide pour une école qui reconnaît les langues et les histoires des enfants, pour une éducation à la diversité dès la maternelle et une formation des professionnels en contact avec les enfants de milieux bilingues ou plurilingues.
Frédéric SAWICKI a tenu une conférence intitulée « Tous français, tous égaux ? Quelles politiques éducatives aujourd’hui ? ». Frédéric SAWICKI, professeur de sciences politiques à l’université Paris1-Sorbonne, est né en France de parents ouvriers d’origine polonaise. Il est revenu de façon très personnelle et originale sur son parcours d’enfant et d’adolescent qui a rejeté ses goûts, sa culture, le polonais qu’il maîtrisait mal, pour se couler dans le système scolaire français qui n’a pas reconnu son patrimoine familial.
Il met en avant le fait que refuser d’autres cultures que la culture nationale a des effets nocifs sur les individus, notamment en ce qui concerne l’estime de soi et l’émergence de complexes. Selon lui si l’école ne donne pas les clés de compréhension de la diversité culturelle, elle risque de provoquer chez les jeunes soit un rejet de leurs origines soit une mythification de celles-ci, entraînant ainsi un risque de rupture avec la culture nationale. Il préconise, dans la société pluriculturelle dans laquelle nous vivons, de regarder la diversité en face, de parler des langues et des cultures des enfants d’immigrés pour éviter que, se sentant rejetés, ceux-ci ne se détournent de la République. Il souhaite un infléchissement des pratiques pédagogiques en ce sens de la part de l’institution et une formation des enseignants adaptée.
Il met en avant le fait que refuser d’autres cultures que la culture nationale a des effets nocifs sur les individus, notamment en ce qui concerne l’estime de soi et l’émergence de complexes. Selon lui si l’école ne donne pas les clés de compréhension de la diversité culturelle, elle risque de provoquer chez les jeunes soit un rejet de leurs origines soit une mythification de celles-ci, entraînant ainsi un risque de rupture avec la culture nationale. Il préconise, dans la société pluriculturelle dans laquelle nous vivons, de regarder la diversité en face, de parler des langues et des cultures des enfants d’immigrés pour éviter que, se sentant rejetés, ceux-ci ne se détournent de la République. Il souhaite un infléchissement des pratiques pédagogiques en ce sens de la part de l’institution et une formation des enseignants adaptée.
Son propos est en lien direct avec la thématique 3 des RNE : « Reconnaître la diversité et favoriser la mixité ».
Aziz JELLAB, inspecteur général de l’Education nationale et professeur des universités associé à l’INSHEA, a animé la conférence intitulée : « A quelles conditions l’école peut-elle contribuer à la lutte contre les inégalités et à l’émancipation des déterminismes ? », conférence qui se rattache également à la thématique : « Reconnaître la diversité et favoriser la mixité ».
