Vie associative

22 mai 2020

Sophie, volontaire en Service civique Au P’tit Blosneur

Est-ce que tu peux te présenter et me parler de la raison pour laquelle tu as souhaité réaliser un Service civique?

Je m’appelle Sophie, je viens d’avoir 25 ans cette année et j’ai choisi de réaliser un Service civique suite à la fin de mon master en sciences de gestion avec une spécialité en marketing des services.

Il y avait plusieurs raisons à cela, d’abord parce que je n’ai jamais eu l’occasion de m’engager dans quelque chose et je pensais que c’était important de le faire. Pour cela j’ai choisi de passer par le Service civique car je trouvais que c’était très bien encadré et que les missions proposées sur le site du gouvernement répondaient à des problématiques vraiment actuelles, notamment sur l’écologie ou encore l’amélioration des liens sociaux.

Je me suis décidée cette année parce que j’arrivais à la limite d’âge du Service civique et que je n’avais pas envie d’entrer directement dans le monde du travail après mes études. J’avais l’envie de m’engager associativement d’abord, de voir ce qui se passe sur le terrain, de pouvoir prendre du recul, en tirer des leçons et en sortir grandie. C’est une expérience qui est importante pour moi et j’en suis fière.

Pourrais-tu présenter l’association dans laquelle tu réalises ton Service civique?

Au p’tit Blosneur est une association de quartier qui a été créée au Blosne en 2016. C’est une conciergerie sociale et solidaire qui a pour objectif de permettre aux habitants du quartier de se rendre des petits services. Elle fait le lien entre les demandes et les propositions de services, et permet ainsi aux habitants de faire appel à leurs voisins plutôt qu’à des professionnels lorsque c’est possible. Ca c’était l’idée de base, et après beaucoup de choses se sont rajoutées au fur et à mesure: des repas partagés où les habitants se retrouvent une fois par mois, des séances de jeux, un marché d’hiver pendant la période de Noël qui met en avant le savoir-faire des habitants, une braderie qui est organisée chaque année en juillet…

Au p’tit Blosneur c’est aussi un local où chaque personne peut venir nous rencontrer, discuter, prendre un thé ou café à prix libre, travailler ponctuellement ou organiser des réunions et des événements. Il y a également une cabane à dons et une bibliothèque partagée qui sont en libre accès devant le local. Les habitants y laissent des objets pour que d’autres puissent les récupérer. L’idée est bonne parce qu’il n’y a pas besoin d’entrer à l’intérieur et de faire une demande, ce qui peut être un frein pour certains, c’est très libre et ça symbolise bien la réelle solidarité entre les personnes du quartier. Enfin, nous avons depuis janvier 2020 une cuisine partagée, votée par le budget participatif de Rennes, qui va nous permettre de développer plein de nouveaux projets.

Quelles étaient tes missions telles que prévues à l’origine et comment ont-elles été adaptées pendant le confinement? Comment avez vous mis en place une continuité dans l’association?

A l’origine mes missions pour les huit mois de Service civique concernaient principalement la communication, en lien avec mes études. Au p’tit Blosneur étant une association qui fait énormément de choses différentes, j’ai commencé par préparer un plan marketing en trois parties pour redéfinir une stratégie en mettant l’accent sur la communication digitale.  J’ai ensuite réalisé des flyers, des affiches, des portraits d’habitants engagés, des posts sur les réseaux sociaux…

La question écologique était également centrale dans mon Service civique puisqu’il était en partenariat avec la fondation Good Planet. Cela passait par la mise en place d’ateliers ou d’outils de communication autour de cette thématique. Enfin, j’avais une partie de lien social qui était très importante à mes yeux. J’étais présente au local pour accompagner les bénévoles, discuter avec les habitants, j’avais vraiment un rôle de lien et de soutien qui est ce que je cherchais aussi dans un Service civique.

 

Avec la crise sanitaire et le confinement mes missions de communication ont été maintenues à distance. Évidemment il a fallu s’adapter à la situation, pour cela j’ai notamment mis en place des posts sur les réseaux sociaux “Bons plans confinement” qui mettaient en avant des plateformes culturelles gratuites, des initiatives d’apprentissage, des activités pour les enfants…J’ai aussi pu prendre le temps d’avancer sur le site internet de l’association, qui était un gros chantier que nous repoussions depuis longtemps par manque de temps.

Face à la crise, Au p’tit Blosneur s’est réorganisé plus globalement pour rejoindre les initiatives solidaires développées avec de nombreuses autres associations rennaises. Nous avons ainsi contribué à l’initiative des colis solidaires portée par la fondation SolidaRen et plusieurs autres associations pour venir en aide aux plus démunis. Plus de 20 000 euros ont été récoltés pour financer des colis de produits de première nécessité dont une partie a été distribuée au local du p’tit Blosneur deux fois par semaines.

L’association Merci Babeth, développée par une de nos habitantes afin de soutenir l’économie locale au travers d’un site internet de vente de produits locaux s’est également adaptée à cette période. Pour répondre à la demande très forte lors du confinement, le local du p’tit Blosneur a fait office de dépôt des produits et nous avons contribué, avec Salomé qui est également en Service civique et de nombreux bénévoles, à la préparation et à la distribution des commandes. Cela nous a permis de soutenir l’économie locale pendant cette période difficile ainsi que de favoriser l’accès aux produits locaux et de qualité tout en respectant les mesures sanitaires.

Pourquoi était-ce important de maintenir tes missions, aussi bien pour toi que pour l’association et ses bénéficiaires?

Je pense que pendant une période de crise comme celle-ci il était important que les associations locales s’adaptent pour répondre aux nouveaux besoins qui apparaissent, et j’ai le sentiment que nous avons bien réussi à le faire Au p’tit Blosneur. Cette expérience m’a fait prendre conscience de la façon dont les associations s’adaptent aux urgences, travaillent ensemble pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. J’ai vu que c’était beaucoup de débrouillardise, et que finalement la débrouillardise ça fonctionne! A titre personnel le fait d’être occupée pendant le confinement et de savoir que je faisais quelque chose d’utile m’a beaucoup aidé.

Ca me tenait à coeur de communiquer sur toutes les actions de solidarité qui se sont mises en place, de véhiculer des messages positifs pendant cette période très anxiogène. On entend souvent que le monde va mal, que les gens sont de plus en plus égoïstes, et je trouvais cela important de montrer qu’il y a énormément de solidarité, que c’est ce qu’il faut retenir et mettre en avant dans notre société.