Avec les citoyens | Vie de la ligue

10 janvier 2022

Décembre : le mois de la Laïcité avec la Ligue de l’enseignement 35

Éditorial de René JOUQUAND Vice-président, délégué à la laïcité et au mouvement d’idées.

« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores » Guillaume Apollinaire

Alors que nous nous engageons sur les chemins d’une année nouvelle, il nous a semblé utile de donner à entendre, dans cette lettre de janvier, différentes formes d’interventions de notre fédération pour la laïcité.
A l’aube d’une année qui s’annonce pleine d’incertitudes, certes avec la crise sanitaire qui touche toute la planète, mais aussi dans un paysage politique hexagonal dont on peut mesurer chaque jour les divisions et les fractures, les dangers identitaires et populistes qui pèsent sur notre démocratie et sur la République.

 

Alors, il ne sera pas inutile de convoquer à nouveau la laïcité comme l’un des piliers capables de rassembler, de penser les voies d’un vivre-ensemble, de construire du commun dans notre société multiculturelle.
Comme nous avons pu le faire, en décembre dernier, pour marquer la Journée Nationale de la Laïcité. En inscrivant diverses initiatives dans le cadre des Journées Rennaises de la laïcité coordonnées par la Ville de Rennes et dans le programme de la Semaine bretillienne de la Laïcité coorganisée avec le Conseil Départemental d’Ille et Vilaine.

 

Vous pourrez trouver ci-après les échos de différents rendez-vous mis en place par la Ligue ou avec la participation de la Ligue, qu’il s’agisse d’ateliers avec des enfants dans les écoles de Rennes et de jeunes dans une dizaine de collèges du département, d’un café citoyen pour aborder la question de la formation des enseignants à la Laïcité ou d’un temps d’échange autour de la Loi confortant le respect des principes de la République dont les premiers décrets d’application ont été promulgués, et notamment celui relatif au contrat d’engagement républicain en application depuis le 1er janvier et qui fait peser sur les dirigeants associatifs une responsabilité exorbitante.

 

Au sortir de ce que l’on nomme communément « la trêve des confiseurs » force est de constater qu’il n’y a pas eu trêve sur nombre de fronts. Pas de trêve sur les routes des migrants et l’hécatombe maritime sans cesse recommencée, ni sur la progression de la pauvreté et le développement des inégalités. Un quart de la population est aujourd’hui touché par la précarité, selon une étude produite par l’IFOP pour Ouest-France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Pas de trêve sur la mise en cause des institutions démocratiques dans un monde où toutes les démocraties donnent des signes de fatigue autorisant les régimes autoritaires à se targuer qu’il n’est nul besoin de démocratie pour assurer la prospérité ou pour lutter contre la pandémie.

 

Pas de trêve dans le brouhaha politique qui enfle dans notre pays, qui tient lieu de début de campagne électorale en vue des présidentielles et empêche de retrouver les voies du débat, des nécessaires débats qui s’imposent sur ces questions ici trop brièvement évoquées mais auxquelles il faudrait ajouter l’urgence climatique, l’écologie, la sécurité ou l’Europe. Et bien entendu la Laïcité qui continue de diviser ses partisans ce qui nous enjoint de trouver les voies d’un débat hors des postures de circonstances et des propos frisant l’hystérie. De trouver les moyens de débattre sans se combattre.
Car c’est aussi la mission d’un mouvement d’éducation populaire comme la Ligue de faire de la mise en partage et en débat de ces questions, l’un des axes majeurs de son projet fédéral, actuellement en chantier et pour lequel nous appelons à toutes les contributions.
La trêve des confiseurs nous aura tout de même permis de nous réconforter et reprendre des forces pour mieux nous mobiliser.